La Chambre des Communes annule une séance alors que la police affronte des manifestants.
OTTAWA — La police d’Ottawa déclare que les agents ont commencé à procéder à de nouvelles arrestations de manifestants anti-mandat de vaccination qui occupent le centre-ville depuis des semaines.
La police indique sur Twitter qu’il y a une importante présence policière sur la rue Nicholas au centre-ville et que les manifestants sont invités à quitter les lieux immédiatement.
Ils disent que certains se rendent et sont arrêtés.
« Nous demandons aux manifestants de rester pacifiques et légaux », dit la police.
L’action fait suite à plusieurs arrestations effectuées jeudi soir, notamment celles des principaux organisateurs Tamara Lich et Chris Barber.
Selon la police, Chris Barber, 46 ans, a été accusé d’avoir conseillé de commettre un méfait, d’avoir conseillé de désobéir à une décision de justice et d’avoir conseillé de faire obstruction à la police.
Lich, 49 ans, a été accusé d’avoir conseillé de commettre des méfaits.
Elle et Barber doivent comparaître au tribunal vendredi.
La Chambre des Communes ne siégera pas vendredi pour débattre des mesures d’urgence que le gouvernement a mises en place pour faire face à la manifestation juste devant ses portes.
Une note du président de la Chambre, Anthony Rota, indique que la séance est annulée en raison de l’opération de police qui doit avoir lieu sur la colline du Parlement et à d’autres endroits du centre-ville d’Ottawa.
La note poursuit en disant que toute personne ne se trouvant pas dans la cité parlementaire doit rester à l’écart du centre-ville jusqu’à nouvel ordre.
Elle ajoute que toute personne se trouvant déjà dans la zone parlementaire doit rester dans les bâtiments et attendre les instructions de la sécurité parlementaire.
Les députés devaient débattre toute la journée des décrets d’urgence du gouvernement qui sont entrés en vigueur plus tôt cette semaine, mais qui doivent être confirmés par la Chambre des communes et le Sénat.
Les nouveaux pouvoirs comprennent le gel des comptes bancaires des participants aux manifestations et l’interdiction de se rassembler dans des lieux spécifiques ou de participer à des manifestations qui menacent le commerce, les infrastructures essentielles, les personnes ou les biens.
Il est également désormais illégal d’amener des enfants à moins de 500 mètres des barrages ou de fournir des fournitures ou des biens aux participants.
Les mesures font l’objet d’une contestation judiciaire de la part de l’Association canadienne des libertés civiles, mais à la Chambre des communes, les mesures devraient être adoptées, les libéraux et les néo-démocrates soutenant le plan et les conservateurs et le Bloc québécois s’y opposant.
Le leader parlementaire du gouvernement, Mark Holland, a déclaré que les partis espèrent que la Chambre pourra rouvrir samedi pour poursuivre le débat. Holland ajoute qu’un vote final sur les mesures aura lieu au début de la semaine prochaine.
Le leader parlementaire du NPD Peter Julian, dans un tweet, dit que lui et ses homologues des autres partis ont convenu vers 4h30 HNE d’annuler la séance qui devait commencer à 7h HNE.
Il ajoute que tout le monde espère que les manifestants du convoi partiront pacifiquement dans les prochaines heures.
Le Sénat devait également commencer le débat vendredi mais a publié un avis disant qu’il restera ajourné jusqu’à lundi à 14 heures.
Certains habitants du campement du centre-ville semblent attentifs à la possibilité d’une nouvelle action policière vendredi, tandis que d’autres ne semblent pas inquiets.
Les manifestants ont refusé de bouger malgré les avertissements de la police de plier bagage et de partir maintenant ou de risquer une arrestation et d’autres sanctions sévères.
Lyndsay Kruisselbrink dit que le sentiment parmi les manifestants est « très calme ».
« Tout le monde est heureux, beaucoup d’amour », dit-elle. « J’adore la neige. C’est mon idée de l’amusement. »
Elle dit que c’est son troisième voyage à la manifestation sur la colline du Parlement et que la foule a au moins doublé en taille par rapport à la semaine dernière. Elle dit qu’elle a l’intention de rester jusqu’à lundi.
« Il faut être ici pour comprendre ce que l’on ressent. Vous ne voulez tout simplement pas partir. Vous aimez cette cause et tous ces gens. C’est comme votre famille. »
Des camions tournent au ralenti dans la rue devant la colline du Parlement alors qu’une tempête hivernale amère a frappé la capitale nationale, recouvrant les véhicules de neige et de glace.
Des feux sont également allumés sous les tentes installées près des véhicules alors que les manifestants se serrent les uns contre les autres pour rester au chaud.
La police a établi un périmètre d’une centaine de points de contrôle dans le centre-ville d’Ottawa pour empêcher toute personne de se joindre à la manifestation ce week-end.
La police arrête tout véhicule qui cherche à s’approcher de la zone renforcée autour du centre-ville, une zone qui s’étend sur environ quatre kilomètres carrés, en allumant des lampes de poche et en demandant aux conducteurs d’expliquer pourquoi ils se dirigent vers le centre-ville.
Ce rapport de la Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 18 février 2022.