Jean Charest, candidat à la direction du Parti conservateur, affirme qu’il ne modifierait pas les lois canadiennes sur les armes à feu.
OTTAWA — Le candidat à la direction du Parti conservateur, Jean Charest, a déclaré jeudi qu’il ne toucherait pas aux lois actuelles sur les armes à feu au Canada, notamment en ce qui concerne l’interdiction des armes à feu de type « assaut ».
Au cours d’une vaste entrevue, il a déclaré qu’en ce qui concerne le contrôle des armes à feu, il croit que l’accent devrait être mis sur l’arrêt du flux d’armes de poing qui entrent au Canada de l’autre côté de la frontière. Il a souligné le nombre de fusillades qui ont eu lieu à Montréal et à Toronto.
C’est là qu’Ottawa devrait consacrer son temps et ses ressources, a-t-il dit, plutôt que de réglementer les chasseurs et les agriculteurs.
» Je ne possède pas d’arme à feu, mais j’ai aimé la chasse. Et je pense qu’il devrait y avoir juste une approche de bon sens apporté à cela ».
Interrogé spécifiquement sur l’interdiction par le gouvernement libéral de quelque 1 500 modèles d’armes à feu de type « assaut », il a répondu : « Je ne cherche pas à changer les lois telles qu’elles sont. »
« Ce n’est pas dans mon programme ».
La position de M. Charest semble aller à l’encontre de celle du parti, dont les critiques sur la question ont récemment demandé que l’interdiction soit supprimée et que les fonds qui y sont consacrés soient redirigés vers les services de police et les services frontaliers.
La course à la direction du Parti conservateur a ravivé la question de savoir ce que les propriétaires d’armes à feu attendent d’Ottawa, étant donné qu’ils constituent une partie importante de la base du parti, fortement concentrée dans l’Ouest canadien.
Les groupes de défense des droits des propriétaires d’armes à feu sont également bien mobilisés et s’alignent déjà contre Charest. Les partisans de Pierre Poilievre, son rival à la direction, ont également dénoncé les positions passées de Charest sur les armes à feu.
Avant que l’ancien premier ministre du Québec n’entre officiellement dans la course, Jenni Byrne, membre de l’équipe Poilievre, a critiqué Charest sur Twitter en le qualifiant de libéral pour s’être opposé à la décision de l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper de mettre fin au registre des armes d’épaule.
La chef intérimaire des conservateurs, Candice Bergen, s’est fait connaître en promettant de supprimer le registre dans un projet de loi d’initiative parlementaire en 2009. Elle a aidé à le démanteler après que Harper ait gagné sa majorité en 2011.
La bataille actuelle pour le contrôle des armes à feu que mènent les conservateurs porte sur l’interdiction de ce que Trudeau appelle les armes de type « assaut ». Le premier ministre l’a introduite en mai 2020, quelques semaines après que le Canada ait subi la fusillade la plus meurtrière de son histoire lorsqu’un tireur en Nouvelle-Écosse a tué 22 personnes et en a blessé trois autres.
Les libéraux ont d’abord promis d’interdire les armes à feu comme le AR-15 et le Ruger Mini-14 pendant la campagne électorale fédérale de 2019.
» Il est encore temps de changer de cap « , a déclaré le député conservateur de Calgary Bob Benzen.
« Apportez des mesures qui ciblent les armes de rue de contrebande plutôt que les propriétaires légaux d’armes à feu. »
Récemment, les libéraux fédéraux ont prolongé une période d’amnistie de deux ans pour ceux qui possèdent des armes à feu couvertes par l’interdiction jusqu’en octobre 2023, alors qu’ils travaillent à mettre en place un programme de rachat obligatoire.
« J’attends toujours une quelconque preuve qui démontre que dépenser des milliards pour confisquer des biens obtenus légalement au lieu de ΓǪ stopper la contrebande d’armes à feu illégales réduira la violence par arme à feu au Canada », a tweeté Michelle Rempel Garner, également députée conservatrice de Calgary.
Les élections fédérales de l’été dernier ont vu les conservateurs se battre sur la question de la politique des armes à feu.
L’ancien chef Erin O’Toole a courtisé les propriétaires d’armes à feu et leurs défenseurs lors de ses courses à la direction en 2017 et 2020. Mais au milieu de la campagne électorale de 2021, il a fait marche arrière sur une promesse inscrite dans le programme du parti d’abroger l’interdiction des armes de type » assaut » imposée par les libéraux.
Il a trébuché après que M. Trudeau l’ait interpellé au sujet de la promesse lors d’un événement en direct. Après avoir répondu à plusieurs jours de questions sur sa position, O’Toole a finalement inséré une note de bas de page dans la plate-forme pour dire qu’au lieu d’abroger l’interdiction d’emblée, il la soumettrait à un examen.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 17 mars 2022.