Hypothèques inversées : Pourquoi il faut les envisager, et non les craindre
L’un des produits financiers les plus mal aimés sur les marchés gagne en popularité, car de plus en plus de Canadiens veulent rester dans leur maison pendant leur retraite. L’hypothèque inversée.
Je me suis demandé s’il était temps d’inverser notre aversion pour les prêts hypothécaires inversés.
Tout d’abord, pourquoi ce produit est-il si mal-aimé ?
Beaucoup s’inquiètent du fait que quelqu’un pourrait intervenir et prendre la propriété de leur maison, et ont des préoccupations constantes concernant le fait de devoir plus d’argent que la valeur de leur maison. Ceci est dû aux intérêts facturés sur l’argent que vous avez emprunté, et il peut y avoir des craintes que si un conjoint meurt, l’autre devra déménager.
Rien de tout cela n’est vrai, cependant. Et ces craintes injustifiées expliquent probablement pourquoi les Canadiens ont hésité à adopter ce produit.
La peur de déménager dans un établissement de retraite et les perturbations personnelles qui peuvent accompagner le départ de la maison familiale sont réelles, et la pandémie a fait sonner l’alarme pour les Canadiens à court d’argent qui cherchent à trouver des moyens de rester dans leur maison pendant leurs années d’or.
Parallèlement, le financement de la retraite suscite des inquiétudes. Les Canadiens vivent plus longtemps, ce qui entraîne une augmentation des coûts de rénovation, d’aide à la vie quotidienne, d’entretien de la maison et des coûts en général.
Avec l’escalade des prix de l’immobilier et le vieillissement des Canadiens, l’hypothèque inversée est désormais considérée de plus près comme une stratégie de financement de la retraite. En fait, des statistiques récentes de la HomeEquity Bank montrent que le client moyen pour les prêts hypothécaires inversés est âgé de 72 ans, que le montant moyen du prêt est de 190 000 $, que le rapport prêt/valeur moyen est de 30 % et que le score de crédit moyen est de 740.
Et que font les gens avec cet argent ? Ils remboursent leurs dettes et transfèrent leur patrimoine aux membres de leur famille.
J’ai contacté Yvonne Ziomecki de la HomeEquity Bank pour plus de précisions. Elle a répondu :
« Ce que nous entendons de plus en plus à la HomeEquity Bank, c’est qu’un nombre record de Canadiens veulent maintenant vieillir sur place, et que beaucoup d’entre eux envisageraient de puiser dans la valeur nette de leur maison pour profiter de la retraite qu’ils méritent.
Nos clients ont contracté des CHIP pour aider à rembourser leurs dettes, pour compléter leurs liquidités ainsi que pour aider leurs enfants/petits-enfants à entrer sur le marché immobilier et à modifier leur maison. »
Je comprends. Un prêt hypothécaire inversé est une décision personnelle qui peut être associée à une certaine honte injustifiée. Il s’agit de votre retraite, et pour les personnes âgées qui veulent rester dans leur maison et rembourser leurs dettes, aider un membre de la famille, éliminer les paiements hypothécaires et recevoir de l’argent exempt d’impôt (et non d’intérêt), cela pourrait être le produit de choix.
Voici ce que je sais. Vous ne perdrez pas le titre ou la propriété de votre maison. Vous devez avoir plus de 55 ans pour être admissible. Vous n’aurez accès qu’à 55 % de la valeur de votre maison et, comme pour un prêt hypothécaire classique, votre prêt est garanti par votre maison. Mais la grande différence est qu’aucun paiement mensuel n’est exigé.
La façon dont vous recevez l’argent dépend de vous, que ce soit une somme forfaitaire non imposable ou des dépôts réguliers sur votre compte bancaire.
Avant d’exclure complètement ce produit, il faut donc connaître les chiffres. Combien vaut votre maison aujourd’hui et où la voyez-vous dans 10 ans ? À combien s’élèveront les frais d’intérêt ? Que reste-t-il, d’après les projections, pour une éventuelle planification successorale ou même pour une aide aux soins de longue durée ?
En résumé, pour ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts et qui ont beaucoup d’équité dans leur maison, cela pourrait être une bouée de sauvetage financière qui mérite d’être considérée.