Home Capital devient une société privée dans une transaction de 1,7 milliard de dollars
La société canadienne Home Capital Group Inc. a annoncé lundi que la société de prêts hypothécaires serait privatisée par Smith Financial Corp. dans le cadre d’une transaction de 1,7 milliard de dollars canadiens (1,27 milliard de dollars américains).
La transaction entièrement en espèces de 44 dollars canadiens par action avec le bureau familial de Stephen Smith, entrepreneur financier et copropriétaire de la société de conseil en procuration Glass Lewis, représente une prime de près de 63 % par rapport au cours de clôture de Home Capital vendredi.
L’opération intervient dans un contexte de faible demande de prêts hypothécaires due à une forte hausse des coûts d’emprunt et alors que les petits prêteurs peinent à s’imposer au Canada où environ 80 % de la part du marché hypothécaire est dominée par les six grandes banques.
Au début du mois, Home Capital a annoncé une baisse de près de 21 % de son bénéfice au troisième trimestre. Le prêteur basé à Toronto a rejeté une offre de rachat de plus de 28,60 dollars canadiens par action émanant d’un acheteur anonyme, estimant qu’elle sous-évaluait la société.
En 2017, Berkshire Hathaway de Warren Buffett avait tendu une bouée de sauvetage à Home Capital, en achetant une participation de 20 % et en offrant une ligne de crédit de 2 milliards de dollars canadiens lorsque les investisseurs ont retiré plus de 90 % des fonds de son compte d’épargne à intérêt élevé.
L’exode des dépôts est la conséquence de l’accusation de la société de dissimuler une fraude hypothécaire. Elle a ensuite admis la fraude et a conclu un accord avec la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario. Buffett a vendu sa participation dans l’entreprise en 2018.
L’accord avec Smith Financial comprend une période de « go-shop » jusqu’au 30 décembre, au cours de laquelle Home Capital sera autorisée à rechercher d’autres offres.
Le prêteur sera retiré de la cote après presque quatre décennies d’existence en tant que société publique lorsque l’accord sera conclu, ce qui est prévu au milieu de l’année prochaine.
Si l’opération n’est pas conclue avant le 20 mai, les actionnaires auront droit à un paiement supplémentaire de 25 cents canadiens par action pour chaque période de trois mois de retard, a déclaré la société.
(Reportage de Niket Nishant à Bengaluru ; édition de Vinay Dwivedi et Arun Koyyur)