Google annonce qu’il cessera de bloquer les actualités canadiennes
Google cessera de bloquer les liens vers les actualités la semaine prochaine, après un test de cinq semaines qui a limité l’accès aux actualités pour certains utilisateurs canadiens, a confirmé la société vendredi.
Le test a commencé le 9 février et les utilisateurs concernés n’ont pas pu voir les liens vers les actualités sur le moteur de recherche de Google et le panneau Discover sur les téléphones Android.
La société a déclaré que tous les types d’informations étaient concernés par le test, y compris le contenu créé par les radiodiffuseurs et les journaux canadiens.
Le test prendra fin le 16 mars.
Google a déclaré que le test avait pour but d’évaluer l’impact d’une réponse potentielle au projet de loi C-18, la loi controversée sur les nouvelles en ligne du gouvernement libéral.
« Je tiens à souligner qu’il ne s’agit que de tests. Aucune décision n’a été prise concernant des changements de produits. Nous faisons simplement preuve de diligence raisonnable de la manière la plus responsable possible », a déclaré Jason Kee, responsable de la politique publique chez Google. [Jason Kee a assisté à la réunion du comité du patrimoine de la Chambre des communes vendredi, pratiquement aux côtés de la directrice de Google Canada, Sabrina Geremia. Les dirigeants de l’entreprise ont été convoqués par les députés qui étudient les activités de Google en réaction à la loi sur l’information en ligne. [Il leur a également été demandé de fournir des documents internes relatifs à leur décision de bloquer les liens d’information, tels que des courriels internes, des textes et d’autres messages, mais cela n’a pas encore été fait. M. Geremia a déclaré que Google travaillait « en collaboration » avec la commission pour fournir les documents internes.
Dans son discours d’ouverture devant la commission, Mme Geremia a déclaré que le projet de loi C-18, qui mettrait un prix sur les liens gratuits vers les pages Web qui produisent des nouvelles, crée un dangereux précédent qui menace le Web ouvert et la libre circulation de l’information. [Elle a ajouté que la loi sur l’information en ligne ne visait plus à soutenir le journalisme local et qu’elle profiterait surtout aux médias traditionnels et aux radiodiffuseurs, tout en encourageant le contenu de type « clickbait » au détriment d’un journalisme de qualité.
« Le projet de loi C-18 vise à encourager les accords volontaires avec les éditeurs de presse », a déclaré M. Geremia. [Mais l’exemption et les critères d’éligibilité ont changé de manière si significative qu’il faudrait subventionner les entreprises de médias même si elles ne produisent pas d’informations, ne sont pas en ligne, et que nous ne faisons pas de liens vers leur contenu.
La députée conservatrice Marilyn Gladu a exprimé une préoccupation similaire, affirmant que le projet de loi pourrait faire en sorte que la désinformation et l’appât à clics soient plus présents sur le web.
Google a déclaré qu’il préférait payer les médias canadiens par le biais d’un fonds monétaire plutôt que d’être réglementé par le gouvernement.
Les grandes entreprises de médias canadiennes et le gouvernement libéral fédéral ont fait valoir que la loi proposée mettrait sur un pied d’égalité les organes d’information qui rivalisent avec les géants de la technologie pour obtenir de l’argent de la publicité. [Mais Google a déclaré qu’il était déjà un important soutien financier du journalisme, parce que le trafic qu’il envoie aux sites d’information aide les éditeurs à augmenter leur lectorat et à gagner de l’argent grâce aux pages vues, et parce que Google accorde des licences d’information à plus de 150 publications à travers le Canada.
Ce rapport de la Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 10 mars 2023.