France : Les centristes de Macron devraient conserver leur majorité
L’alliance centriste du président français Emmanuel Macron devrait conserver sa majorité parlementaire à l’issue du premier tour de scrutin, selon les projections réalisées dimanche.
Les projections basées sur les résultats partiels des élections montrent qu’au niveau national, le parti de Macron et ses alliés ont obtenu environ 25-26% des voix. Cela les place au coude à coude avec une nouvelle coalition de gauche composée de partisans de la gauche dure, des socialistes et des Verts. Pourtant, les candidats de Macron devraient gagner dans un plus grand nombre de circonscriptions que leurs rivaux de gauche, ce qui donnerait au président une majorité.
Plus de 6 000 candidats, âgés de 18 à 92 ans, étaient en lice dimanche pour 577 sièges à l’Assemblée nationale française au premier tour de l’élection.
Le système de vote à deux tours est complexe et n’est pas proportionnel au soutien national dont bénéficie un parti. Pour les courses françaises qui n’ont pas eu de vainqueur décisif dimanche, jusqu’à quatre candidats qui obtiennent au moins 12,5 % de soutien s’affronteront lors d’un second tour de scrutin le 19 juin.
Les préoccupations des consommateurs concernant la hausse de l’inflation ont dominé la campagne, mais l’enthousiasme des électeurs est resté modéré. Cela s’est reflété dans le taux de participation de dimanche, qui a montré que moins de la moitié des 48,7 millions d’électeurs français avaient voté.
Le leader de la gauche dure, Jean-Luc Mélenchon, qui espérait que les élections le propulseraient au poste de premier ministre, n’était qu’une poignée d’électeurs à voter à Marseille, une ville portuaire du sud.
Sur la côte opposée de la France, une petite foule s’est rassemblée pour regarder Macron alors qu’il arrivait pour voter dans la station balnéaire du Touquet, dans la Manche.
Après la réélection de Macron en mai, sa coalition centriste cherche à obtenir une majorité absolue qui lui permettrait de mettre en œuvre ses promesses de campagne, qui comprennent des réductions d’impôts et le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 65 ans.
Pourtant, les projections de dimanche montrent que le parti de Macron et ses alliés pourraient avoir du mal à obtenir plus de la moitié des sièges à l’Assemblée cette fois-ci. Un gouvernement disposant d’une majorité large mais non absolue serait toujours en mesure de gouverner, mais devrait chercher un certain soutien auprès des législateurs de l’opposition.
Les instituts de sondage estiment que les centristes de Macron pourraient remporter de 255 à plus de 300 sièges, tandis que la coalition de gauche de Mélenchon pourrait obtenir plus de 200 sièges. L’Assemblée nationale a le dernier mot sur le Sénat lorsqu’il s’agit de voter des lois.
Le programme de M. Mélenchon prévoit une augmentation significative du salaire minimum, l’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans et le blocage des prix de l’énergie, qui ont explosé en raison de la guerre en Ukraine. C’est un fervent altermondialiste qui a appelé la France à se retirer de l’OTAN et à « désobéir » aux règles de l’UE.
Même si Macron a battu sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, l’élection parlementaire française est traditionnellement une course difficile pour les candidats d’extrême droite. Les rivaux des autres partis ont tendance à se coordonner ou à s’écarter pour augmenter les chances de battre les candidats d’extrême droite au second tour du scrutin.
Le Rassemblement national d’extrême droite de Mme Le Pen espère faire mieux qu’il y a cinq ans, où il avait obtenu huit sièges. Avec au moins 15 sièges, l’extrême droite serait autorisée à former un groupe parlementaire et à obtenir plus de pouvoirs à l’assemblée.
Le Pen elle-même est candidate à la réélection dans son fief d’Henin-Beaumont, dans le nord de la France, où elle a voté dimanche.
A l’extérieur d’un bureau de vote dans un quartier populaire de Paris, les électeurs ont débattu de la question de savoir s’ils devaient soutenir le parti de Macron pour assurer une bonne gouvernance et écarter les opinions extrémistes, ou soutenir ses opposants pour s’assurer que davantage de perspectives politiques soient entendues.
« Quand vous avez un parlement qui n’est pas complètement en ligne avec le gouvernement, cela permet des conversations et des discussions plus intéressantes », a déclaré Dominique Debarre, scientifique à la retraite. « Mais d’un autre côté, la cohabitation (une situation politique clivée) est toujours d’une certaine manière un signe d’échec ».
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Jeffrey Schaeffer à Paris, Daniel Cole à Marseille et Alex Turnbull au Touquet, France ont contribué.