Cyberintimidation : Ce à quoi les enfants canadiens sont confrontés en ligne
Une nouvelle étude mondiale menée par la société de logiciels de sécurité informatique McAfee a révélé que 60 % des enfants canadiens âgés d’à peine 10 ans ont été victimes d’une forme de cyberintimidation. Au niveau mondial, ce chiffre n’est que légèrement supérieur, à 63 %.
L’étude, intitulée « Cyberbullying in Plain Sight », met en lumière les tendances en matière de cyberintimidation en se basant sur les réponses de 11 687 parents et de leurs enfants dans 10 pays cet été, dont 1 516 au Canada.
« Nos résultats reflètent les préoccupations des parents et des enfants », écrivent les auteurs de l’étude. « La cyberintimidation reste un fait omniprésent et potentiellement nuisible de la vie en ligne, d’autant plus que le racisme et d’autres formes graves de cyberintimidation prennent de l’ampleur. »
La cyberintimidation se déroule sur des appareils numériques comme les téléphones portables, les ordinateurs et les tablettes, par le biais de SMS, de textes, d’applications de médias sociaux, de forums et de communautés de jeux en ligne.
Elle englobe des formes familières d’intimidation telles que les injures, les menaces physiques, la diffusion de fausses rumeurs, le harcèlement et l’outing (divulgation de l’orientation sexuelle d’une personne sans son consentement), mais aussi des méthodes comme le doxing, qui consiste à publier en ligne des informations privées ou identifiantes sur une personne sans son consentement.
Selon les recherches de McAfee, la cyberintimidation au Canada se concentre sur des sujets très personnels, les trois premiers étant l’apparence, à 34 %, les vêtements, à 22 %, et les amis, à 19 %. Les trois principales formes d’intimidation, tant au Canada que dans le monde, sont les injures, l’exclusion des discussions de groupe et des conversations et la diffusion de fausses rumeurs. Cependant, un nombre croissant de parents signalent des attaques à motivation raciale sur des enfants âgés de 10 ans seulement.
« Notre enquête a révélé que plus de 28 % des enfants du monde entier ont été victimes de cyberintimidation à motivation raciale, selon leurs parents », peut-on lire dans l’étude.
Les résultats de l’enquête canadienne sont en grande partie alignés sur les moyennes mondiales, sauf lorsqu’il s’agit de la façon dont les parents et leurs enfants perçoivent et répondent à la cyberintimidation.
« Les enfants canadiens sont victimes de cyberintimidation dans une mesure comparable aux taux mondiaux », écrit Gagan Singh, chef de produit chez McAfee, dans l’étude. « Pourtant, leurs parents agissent moins souvent que les autres parents, et les enfants canadiens sont les moins susceptibles de demander de l’aide lorsque cela leur arrive. »
Selon l’étude, les enfants et les parents canadiens ont exprimé des niveaux d’inquiétude parmi les plus bas concernant la cyberintimidation, avec respectivement 15 et 13 % de moins que les moyennes mondiales.
De plus, les parents canadiens sont parmi les moins susceptibles de jouer un rôle actif dans la protection de leurs enfants contre la cyberintimidation, 78 % d’entre eux répondant qu’ils protègent activement leurs enfants contre la cyberintimidation, contre 85 % des parents dans le monde.
Les enfants canadiens sont également moins susceptibles de se confier à leurs amis au sujet de la cyberintimidation, ou de demander de l’aide. Dans le monde, 32 % des enfants ont déclaré avoir demandé de l’aide à un moment donné, contre 21 % des enfants canadiens. Seul le Japon a rapporté un chiffre inférieur, soit 8 %.
» Il est inquiétant de constater que les enfants canadiens sont parmi les moins susceptibles au monde de demander de l’aide face à la cyberintimidation « , a déclaré Jasdev Dhaliwal, directeur du contenu social et numérique de McAfee, à actualitescanada.com dans un courriel. « Les parents canadiens peuvent soutenir leurs enfants en entamant une discussion ouverte sur la cyberintimidation à la maison et en cherchant des ressources pour soutenir leur enfant. »
Quant aux solutions plus larges, l’étude souligne que la cyberintimidation est façonnée par des facteurs culturels, technologiques, sociétaux et gouvernementaux.
« S’attaquer à un seul facteur ne suffira pas à l’enrayer », peut-on lire. « Pour réduire de manière significative la cyberintimidation afin de rendre l’internet beaucoup plus sûr qu’il ne l’est aujourd’hui, il faut traiter ces facteurs de concert. »
Malgré les efforts du conglomérat technologique Meta pour fournir des ressources pour la sécurité des familles sur Facebook, Instagram et WhatsApp, la cyberintimidation persiste sur ses propriétés aux taux les plus élevés. À l’échelle mondiale et au Canada, la cyberintimidation est plus susceptible de se produire sur Facebook et Instagram, suivis de YouTube, TikTok et Twitter, selon McAfee.