Convoi de la liberté : La police enquête sur les fuites d’agents
Le chef de police intérimaire d’Ottawa a confirmé jeudi que son service enquêtait sur des allégations selon lesquelles des agents auraient divulgué des renseignements aux organisateurs de la manifestation « Freedom Convoy » de l’hiver dernier.
Keith Wilson, avocat de certains des organisateurs, avait allégué mercredi que le convoi recevait régulièrement des fuites de la part d’officiers sympathisants sur les plans opérationnels de la police.
Il a fait ces allégations alors qu’il témoignait lors d’une audience publique de la Commission d’urgence de l’ordre public, qui est chargée d’évaluer la décision du gouvernement fédéral d’invoquer les pouvoirs d’urgence spéciaux plusieurs semaines après le début des manifestations.
Le chef intérimaire Steve Bell a déclaré à un comité de députés et de sénateurs que le témoignage de Wilson contenait « de nouvelles informations nettes » et le Service de police d’Ottawa a ouvert une enquête interne mercredi soir.
Bell a déclaré que le service de police prévoit d’entrer en contact avec Wilson « pour obtenir plus d’informations afin de pouvoir assurer le suivi de cette affaire ».
Il témoignait devant un comité parlementaire spécial qui mène sa propre enquête sur l’utilisation de la Loi sur les urgences par le gouvernement. L’enquête de la commission et l’étude du comité sont toutes deux légalement requises en vertu des contrôles et équilibres prévus par la loi.
Lors de l’audience de la commission mercredi, M. Wilson a décrit un « flux constant d’informations et de fuites » provenant d’agents en service de la police d’Ottawa, de la police provinciale de l’Ontario, de la GRC et d’agences de sécurité.
« A tout moment, il y avait un haut degré de connaissance situationnelle des plans opérationnels de la police », a-t-il dit.
La Police provinciale de l’Ontario a répondu à une demande de réponse en disant qu’elle ne pouvait pas faire de commentaires mais qu’elle prenait toutes les allégations au sérieux. La GRC n’a pas répondu à une demande similaire.
Lorsqu’on lui a demandé si le service de police était déjà au courant de telles fuites, M. Bell a répondu que des enquêtes internes et des mesures disciplinaires liées à la conduite des agents avaient déjà eu lieu, mais que la plupart d’entre elles étaient liées aux dons faits pour soutenir le convoi.
« Dès les premiers jours du convoi, c’était quelque chose qui nous préoccupait », a-t-il dit. « A chaque fois que nous avons reçu des informations pour ouvrir une enquête, nous l’avons fait ».
Lorsqu’on lui a demandé quel était le grade des officiers ayant fait l’objet d’une enquête ou d’une mesure disciplinaire, Bell a répondu qu’il ne pouvait pas commenter les enquêtes et leur déroulement.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 3 novembre 2022.
— Avec un dossier de David Fraser.