Combien l’inactivité physique coûte-t-elle au Canada ?
Selon un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé, les coûts annuels des soins de santé résultant du manque d’activité physique atteignent 27 milliards de dollars dans le monde et 421 millions de dollars au Canada.
Le rapport sur la situation mondiale de l’activité physique, publié mercredi par l’OMS, examine les mesures prises par 194 pays dans le monde pour améliorer les niveaux d’activité physique, ainsi que les coûts et les conséquences de l’absence d’action dans ce domaine.
Le fait de ne pas pratiquer suffisamment d’activité physique augmente le risque de développer des maladies évitables, comme le diabète et certains cancers, en plus d’une moins bonne santé mentale. L’OMS estime que près de 500 millions de personnes dans le monde développeront de nouveaux cas de maladies cardiaques, d’obésité, de diabète ou d’autres maladies non transmissibles attribuables à un mode de vie sédentaire entre 2020 et 2030.
Selon la trajectoire actuelle, les coûts des soins de santé dus à la dégradation de la santé mentale et aux maladies liées à la sédentarité devraient atteindre 300 milliards de dollars US d’ici 2030, soit 27 milliards de dollars US par an, selon l’OMS. La part du Canada dans ces coûts devrait atteindre 4,6 milliards de dollars US d’ici 2030, soit 421 millions de dollars US par an.
Ces estimations ne prennent en compte que les coûts directs des soins de santé résultant de la sédentarité, et l’OMS note que les coûts économiques pourraient être encore plus importants, compte tenu de la perte de productivité.
« Il faut que davantage de pays intensifient la mise en œuvre de politiques visant à aider les gens à être plus actifs par la marche, le vélo, le sport et d’autres activités physiques », a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué de presse mercredi. « Les avantages sont énormes, non seulement pour la santé physique et mentale des individus, mais aussi pour les sociétés, les environnements et les économies. »
L’OMS recommande aux adultes de consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité physique aérobie d’intensité modérée associée à des activités de renforcement musculaire, au moins deux jours par semaine. Les enfants devraient pratiquer au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse, recommande l’OMS.
Mais dans le monde, 27,5 % des adultes et 81 % des enfants de 11 à 17 ans ne pratiquent pas la quantité d’activité physique recommandée, selon le rapport. Les niveaux d’inactivité sont les plus élevés dans les pays à revenu élevé.
Au Canada, selon le rapport, 26 % des hommes et 31 % des femmes de 18 ans et plus ne font pas les heures d’activité physique recommandées. En outre, 71 % des garçons canadiens âgés de 11 à 17 ans et 82 % des filles n’atteignent pas le minimum requis.
De même, un rapport de ParticipACTION publié au début du mois a également donné . Son rapport a révélé que seulement 28 % des enfants âgés de 5 à 17 ans faisaient suffisamment d’activité physique par semaine, tout en notant que la plupart des programmes sportifs et récréatifs avaient été annulés en raison des mesures sanitaires COVID-19.
Dans le monde entier, moins de 40 % des pays disposent de politiques nationales d’activité physique opérationnelles. L’évaluation du Canada par l’OMS a noté que le pays dispose de politiques globales conçues pour stimuler l’activité physique, telles que des directives nationales et une surveillance de l’activité physique, ainsi qu’une politique nationale en matière d’activité physique.
Toutefois, selon l’OMS, pour assurer une activité physique adéquate, il faut développer des environnements qui favorisent la marche, le vélo et les transports en commun plutôt que la conduite automobile. Le rapport révèle que les normes canadiennes de conception des rues ne répondent pas aux meilleures pratiques lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité des piétons et des cyclistes. Le Canada, ainsi que 42 % des pays du monde, ne dispose pas non plus d’une politique nationale sur la marche et le vélo.
« Le faible niveau de législation sur les meilleures pratiques, combiné à l’absence de normes de conception des routes, présente des risques accrus pour les personnes qui marchent et font du vélo dans ces communautés locales », indique le rapport.
L’OMS espère voir une baisse de 15 % de la sédentarité d’ici 2030 et affirme que les gouvernements du monde entier doivent améliorer la collecte de données et le suivi de l’activité physique. L’agence demande également aux pays d’intensifier leur plaidoyer en faveur de la forme physique et de l’exercice et de veiller à ce que leurs engagements politiques nationaux en matière d’activité physique soient pleinement financés.