Cancer : les taux canadiens chutent, mais les chiffres globaux augmentent
Le taux global de diagnostic de cancer est en baisse au Canada, mais une population vieillissante et croissante signifie que le nombre de cas et de décès dus à la maladie devrait augmenter, selon une nouvelle étude. Les taux de cancer projetés pour 2022 prévoient que le cancer du poumon représentera près d’un quart de tous les décès par cancer.
L’étude, publiée lundi dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC), estime que 233 900 nouveaux cas de cancer seront diagnostiqués au Canada cette année, contre 229 200 cas estimés en 2021. On prévoit 85 100 décès pour 2022, contre 84 600 l’an dernier.
« L’impact du cancer sur la population canadienne et les systèmes de soins de santé est considérable. Le cancer est la principale cause de décès au Canada », ont écrit les auteurs dans l’étude, qui a été élaborée par le Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer et menée en collaboration avec la Société canadienne du cancer, Statistique Canada et l’Agence de la santé publique du Canada.
« Avec une population vieillissante et croissante, le nombre de nouveaux cas de cancer et de décès au Canada augmente également. En plus de son impact sur la santé, le cancer coûte cher. Le fardeau économique des soins contre le cancer au Canada est passé de 2,9 milliards de dollars en 2005 à 7,5 milliards de dollars en 2012, chaque année.
Les auteurs ont noté que l’impact potentiel du COVID-19 sur l’incidence du cancer et la mortalité n’était pas inclus dans les projections de l’étude. Plus tôt cette année, un rapport ontarien a révélé une chez les personnes ayant reçu un diagnostic de cancer dans la province en 2020 lors des premières vagues de la pandémie, probablement en raison d’un système de santé débordé et de moins de visites chez le médecin. La forte baisse a soulevé des inquiétudes quant aux conséquences de la détection des cancers à des stades ultérieurs.
Dans la dernière étude, on estime que 24,3 % des décès par cancer devraient être attribués au cancer du poumon, tandis que le cancer colorectal devrait représenter 11 %, selon les chercheurs. Le cancer du pancréas devrait représenter 6,7 % des décès, tandis que le cancer du sein représenterait 6,5 % des décès.
«Le fardeau élevé prévu du cancer du poumon indique la nécessité d’une lutte antitabac accrue et d’améliorations de la détection et du traitement précoces», indique le document, notant que les taux de tabagisme étaient plus élevés, en particulier chez les personnes à faible revenu, celles vivant dans les zones rurales et les Premières Nations. , Inuits et Métis.
« Le succès du dépistage et du traitement du cancer du sein et colorectal explique probablement la baisse continue de leur fardeau. Les progrès limités dans la détection précoce et les nouveaux traitements du cancer du pancréas expliquent pourquoi on s’attend à ce qu’il soit la troisième cause de décès par cancer au Canada.
Les chercheurs ont fait des projections pour 22 types de cancers, ventilés par sexe et par zone géographique, et ont découvert que quatre principaux types de cancers représenteront 46 %, soit près de la moitié, de tous les nouveaux diagnostics de cancer cette année : 30 000 cas de cancer du poumon, suivis de 28 900 cas de cancer du sein, 24 600 cas de prostate et 24 300 cas de cancer colorectal.
Selon l’étude, les provinces de l’Est devraient généralement avoir un taux d’incidence et de mortalité plus élevé que les provinces de l’Ouest.
Chez les hommes, un diagnostic sur cinq concernera le cancer de la prostate, suivi du cancer du poumon. Chez les femmes, le cancer du sein représente un diagnostic sur quatre, devant également le cancer du poumon avec 13 % des cas.
Selon le rapport Statistiques canadiennes sur le cancer 2021, environ 43 % des Canadiens recevront un diagnostic de cancer au cours de leur vie, tuant plus de Canadiens que toute autre source. Après ajustement pour normaliser les groupes d’âge, on estime que les hommes ont un taux de mortalité supérieur de 34 % à celui des femmes.
Malgré ces chiffres, cependant, le pronostic de nombreuses formes de cancer s’est considérablement amélioré au cours des 30 dernières années.
« Les efforts de lutte contre le cancer ont un impact sur le cancer au Canada », a déclaré le co-auteur, le Dr Darren Brenner, épidémiologiste à la Cumming School of Medicine de l’Université de Calgary, dans un communiqué.
« Les taux globaux normalisés selon l’âge de nouveaux cas et de décès continuent de baisser, en grande partie à cause des efforts de prévention, de dépistage, de détection précoce et de traitement du cancer. ce qui est une bonne nouvelle. »
L’étude est basée sur les données du Système national de déclaration des incidences du cancer de 1984 à 1991 et du Registre canadien du cancer de 1992 à 2018 pour les nouvelles incidences. La Base de données sur les décès de la Statistique de l’état civil du Canada a été utilisée pour les données sur la mortalité de 1984 à 2019.
Les auteurs ont déclaré que bien que les données les plus récentes et les plus complètes disponibles aient été utilisées pour leurs analyses, la complexité de l’enregistrement et de la vérification du cancer signifie qu’il existe un retard considérable dans la collecte des données.
« Nous prévoyons que les mesures de lutte contre la propagation de la COVID-19 auront affecté de nombreuses activités de lutte contre le cancer au Canada. Les interruptions des programmes de dépistage et des voies de diagnostic peuvent avoir entraîné une réduction des diagnostics et peuvent entraîner un déplacement de certains cancers vers des stades plus avancés », ont écrit les auteurs, ajoutant qu’ils s’attendaient à ce que la perturbation de la pandémie finisse par s’équilibrer à long terme.
« Nous émettons l’hypothèse que le passage à des cancers diagnostiqués plus tard et tout retard de traitement lié à la pandémie affectera la mortalité et la survie. »