Anders Breivik poursuit l’État norvégien, une fois de plus
L’extrémiste d’extrême droite norvégien Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011, poursuit à nouveau le gouvernement norvégien pour tenter de forcer la fin de son isolement, ont rapporté vendredi les médias norvégiens.
Breivik est à l’isolement en prison depuis sa condamnation en 2012 et n’a pas eu de contact avec d’autres détenus pendant sa peine, selon l’avocat Oÿystein Storrvik.
Selon le quotidien Aftenposten, un avis a été envoyé jeudi par Storrvik au ministère de la Justice.
Plus tôt cette année, Breivik a été déplacé d’une prison à l’autre mais Storrvikk a déclaré qu’il n’y a eu aucun progrès en termes de contact humain, a-t-il dit à l’agence de presse norvégienne NTB.
« Il n’a aucun contact avec qui que ce soit d’autre que les gardiens de prison », a déclaré Storrvik, ajoutant qu’il s’agissait d’une violation des droits de l’homme.
En janvier, Breivik, 43 ans, a fait face à une audience de libération conditionnelle devant le tribunal de district de Telemark, composé de trois juges, au cours de laquelle il a professé des opinions suprématistes blanches et fait des saluts nazis le jour de l’audience, tout en affirmant avoir renoncé à la violence. Le tribunal a décidé que Breivik devait rester en prison parce qu’il représente toujours une menace potentielle et qu’il existe un « risque évident » qu’il reprenne le comportement qui a conduit au massacre.
Breivik purge la peine maximale de 21 ans prévue par la loi norvégienne pour avoir fait exploser une bombe dans le quartier gouvernemental d’Oslo et perpétré un massacre dans un camp d’été pour jeunes militants de gauche. Breivik pourrait être détenu plus longtemps que 21 ans en vertu d’une disposition qui permet aux autorités de garder les criminels en prison aussi longtemps qu’ils sont considérés comme une menace pour la société.
Il a été déclaré sain d’esprit lors de son procès, bien que l’accusation ait soutenu qu’il était psychotique. Il n’a pas fait appel de sa condamnation mais a poursuivi en vain le gouvernement pour violation des droits de l’homme en lui refusant le droit de communiquer avec des sympathisants.
En 2016, Breivik a poursuivi avec succès le gouvernement norvégien pour violations des droits de l’homme, se plaignant de son isolement des autres prisonniers, des fréquentes fouilles à nu et du fait qu’il était souvent menotté pendant la première partie de son incarcération. Il s’est également plaint de la qualité de la nourriture en prison, de devoir manger avec des ustensiles en plastique et de ne pas pouvoir communiquer avec ses sympathisants.