Airbus va tester le moteur à hydrogène de l’A380
Airbus vient de franchir un pas de plus vers le lancement du premier avion commercial à zéro émission au monde d’ici 2035.
L’avionneur français a annoncé son intention de tester la technologie de l’hydrogène en utilisant une version modifiée de l’un de ses avions de ligne A380, dont la production a été arrêtée l’année dernière.
Airbus s’est associé à CFM International, une coentreprise entre GE et Safran Aircraft Engines, dans le cadre de l’important programme de démonstration de l’hydrogène.
L’avionneur utilisera un « banc d’essai volant A380 équipé de réservoirs d’hydrogène liquide » pour tester la technologie de propulsion de son futur avion à hydrogène.
LABORATOIRE DE VOL
« Notre ambition est de prendre cet avion (A380) et d’ajouter un stub entre les portes arrière au niveau supérieur », explique Glenn Llewellyn, vice-président pour les avions à zéro émission chez Airbus, dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube d’Airbus. « Ce tronçon sera doté à son extrémité d’une turbine à gaz fonctionnant à l’hydrogène. »
Il poursuit en expliquant que l’avion sera équipé d’un système de stockage et de distribution d’hydrogène, qui alimentera son moteur en élément chimique.
Selon M. Llewellyn, l’objectif du « laboratoire de vol » est d’en apprendre davantage sur les systèmes de propulsion à l’hydrogène dans des conditions réelles de vol et au sol, permettant ainsi à Airbus de poursuivre son projet d’avion à zéro émission dans un peu plus d’une décennie.
Les vols d’essai devraient avoir lieu en 2026, si tout se déroule comme prévu. Cette nouvelle intervient plus d’un an après qu’Airbus a dévoilé trois concepts basés sur l’hydrogène sous la bannière ZEROe.
« Il s’agit de l’étape la plus importante entreprise chez Airbus pour inaugurer une nouvelle ère de vol à l’hydrogène depuis le dévoilement de nos concepts ZEROe en septembre 2020 », a déclaré Sabine Klauke, directrice technique d’Airbus, dans un communiqué.
« En tirant parti de l’expertise des motoristes américains et européens pour progresser dans la technologie de la combustion de l’hydrogène, ce partenariat international envoie un message clair : notre industrie s’engage à faire du vol zéro émission une réalité. »
VOLER SANS CULPABILITÉ ?
L’aviation génère 2,8 % des émissions mondiales de CO2, et la consommation mondiale de carburant des compagnies aériennes commerciales a atteint 95 milliards de gallons en 2019.
L’industrie mondiale de l’aviation s’est engagée à réduire de moitié les émissions par rapport à 2005 d’ici 2050.
Un certain nombre de transporteurs aériens s’orientent vers le carburant d’aviation durable (SAF) afin de contribuer à réduire l’impact environnemental des vols, IAG, la société mère de British Airways, ayant révélé son intention d’alimenter 10 % de ses vols avec du SAF d’ici 2030, et United Airlines ayant effectué son premier vol réussi avec du carburant 100 % durable l’année dernière.
Cependant, Airbus fait le pari de l’hydrogène, qui peut potentiellement réduire les émissions de carbone de l’aviation jusqu’à 50 %, selon l’avionneur.
« Je suis fermement convaincu que l’utilisation de l’hydrogène – à la fois dans les carburants synthétiques et comme source d’énergie primaire pour les avions commerciaux – a le potentiel de réduire de manière significative l’impact de l’aviation sur le climat », déclare Guillaume Faury, directeur général d’Airbus.
Parallèlement, la société d’aviation ZeroAvia développe actuellement un avion de 19 places qui assurera des vols commerciaux hydrogène-électrique entre Londres et Rotterdam à partir de 2024.